TRIBUNE : La Diplomatie agissante selon FATSHI ainsi que la problématique de l’insécurité grandissante à l’Est du pays: Piste de solution selon un congolais consciencieux
juillet 6, 2022
D’entrée de jeu il faut savoir que la diplomatie c’est l’action et la manière de représenter son pays auprès d’une nation étrangère et dans les négociations internationales.
Elle n’est ni moins ni plus que la défense de ses intérêts auprès des tiers qui, eux aussi, ont leurs intérêts à défendre.
Elle ne se limite pas à multiplier des onéreux voyages à l’étranger ou se prendre en photos glamours avec des dirigeants d’autres pays.
Or, il semble qu’en RDC, depuis 2019, diplomatie signifie voyages sans but mais juste pour les photos accompagnées du slogan: ”Congo is back” (” le Congo est de retour”). C’est à se demander si les dirigeants Congolais actuels et leurs hordes des supporters comprennent ce qu’est la diplomatie!
En effet, la toute première ministre des affaires étrangères de l’ère Tshisekedi a limité son rôle à la vente du passeport à bas prix et laisser au président les soins de conduire seul ce qui a été désigné comme étant ”la diplomatie agissante”.
Et le Président s’est trouvé un homme que son ancien challenger, Martin Fayulu, a qualifié d’être son chargé de marketing: Mike Hammer, surnommé Nzita, l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique en RDC.
En fait, son excellence ”Nzita” a joué, dans les faits, depuis 2019 auprès du president Congolais le même rôle que celui qu’a joué le thaumaturge Raspoutine auprès du tsar Nicolas II de Russie…
Comme Raspoutine, Nzita, véritable emberlificoteur, a promis monts et merveilles au président Congolais en quête de reconnaissance internationale et des investisseurs. Les résultats comparés aux promesses de Nzita auprès de Félix Tshisekedi feraient même rire la petite souris qu’accouchent les montagnes qui se réunissent dans la célèbre expression française (”les montagnes se sont réunies, elles ont accouché d’une souris”).
Une réalisation de Nzita restera longtemps dans les mémoires de tous les Congolais: En effet, tous les Congolais connaissent ces images de leur président traîné dans un cimetière aux USA où il s’incline devant la tombe du père de Mike Hammer! Là où les Congolais attendaient voir leur président reçu à la maison Blanche par le tonitruant président américain Donald Trump, ils le verront plutôt reçu au cimetière par un ambassadeur…
Curieusement, au pays de Lumumba, certains ont vu en cela une grande victoire diplomatique ! On a même parlé d’un curieux partenariat privilégié entre la RDC et les USA… Un partenariat utilisé par Nzita pour opposer les Congolais les uns contre les autres créant ainsi un affaiblissement intérieur qui fait la joie de tous les ennemis extérieurs de la RDC.
● Diplomatie et cohésion interne
Or, justement, il est difficile pour tout pays d’avoir une forte diplomatie sans une forte cohésion intérieure. On ne mène pas une diplomatie contre soi-même ou contre ses adversaires politiques au pays.
Aussi, le soubassement de la diplomatie, c’est l’efficacité de votre gestion interne du pays et la défense de vos intérêts.
Un pays qui est bien géré en interne a une diplomatie qui produit les résultats, car le rapport de force entre les États est le maître mot de la diplomatie. Il semble que tous les efforts appelés Diplomatie menés par l’actuel pouvoir Congolais ont été en faite une quête effrénée et désespérée de reconnaissance et des appuis pour le débarras de ses partenaires de l’ancienne coalition au pouvoir qu’était le FCC-CACH. Sur ce, le pouvoir a mené des efforts incongrus et erratiques qui ont éloigné le pays de ses anciens partenaires réels et stratégiques. En fait, seul Nzita aura tiré son épingle du jeu en transformant la RDC en terrain de conflit entre les USA et la Chine (cette dernière étant le principal partenaire économique de la RDC).
● Le mot magique: ”Investisseurs”
Ça aura été le mot le plus entendu de la saga ”diplomatie agissante”. Le président voyage pour chercher les investisseurs. Et l’ambassadeur des USA n’a fait que promettre l’afflux des investisseurs américains en RDC. Pourtant, pas même un fabricant des cure-dents n’est venu des USA pour investir au Congo! Et, en dehors des américains, le nombre d’investisseurs arrivés au Congo grâce à ”la diplomatie agissante” est équivalent au nombre de cheveux sur une calvitie!
Pourquoi ce fiasco nonobstant tous les moyens dépensés? C’est seulement parce que les opportunités que le pays offre sont étouffées par une mauvaise politique en interne qui entretient une insécurité juridique permanente ajoutée à de fortes tensions internes entre acteurs politiques.
● Le modèle Kabila
Les Congolais se souviennent que leur quatrième président n’avait pas l’habitude de trop voyager. Dans une interview de 2007, il fustigeait même le coût exorbitant des voyages présidentiels à l’étranger alors que les moyens de l’État étaient limités.
Pourtant, tous les grands groupes miniers sont venus s’installer au Congo quand Joseph Kabila était président. Aussi, il a su décrocher un deal du siècle avec la Chine qui continue à produire des résultats jusqu’aujourd’hui.
Les maisons de télécommunications (Airtel, Vodacom, Africell, orange), les compagnies aériennes internationales de renom ( Ethiopan, Turkish…), des banques et d’autres groupes internationaux sont venus s’installer au Congo.
La diplomatie est désormais perçue comme une diplomatie de développement et un outil économique.
Ce que ne semble toujours pas comprendre le pouvoir actuel.
● Diplomatie et dissuasion
La diplomatie est aussi un outil dissuasif, un élément de sécurité. Pour y arriver, elle doit permettre au pays de se créer des partenariats sûrs et fiables à même de le soutenir quand il se trouve en mauvaise situation.
Le nouvel endettement trouvé pays au près des institutions de Bretton Woods est perçu par certains pour une victoire diplomatique.
Pourtant, au Conseil de Sécurité de l’ONU, le pays s’est retrouvé esseulé et incapable d’imposer son discours face au Rwanda qui l’agresse via les terroristes du M23 interposés. Pourtant, en 2012-2013, le pays, confrontés à ces mêmes terroristes, avait réussi à obtenir des condamnations et des sanctions des Occidentaux (les USA en tête) contre le Rwanda et le M23. Rappelons qu’à l’époque il n’y avait pas de prétendu partenariat entre la RDC et l’Oncle Sam. Les partenaires traditionnels de la RDC, la SADC principalement, avaient aussi condamné le pays de Paul Kagame et avaient fourni des troupes pour constituer la brigade spéciale de la MONUSCO.
Ignorant la SADC, Félix Tshisekedi est allé sous-traiter la sécurité de la RDC avec l’EAC (Eastern African Community) à laquelle il a fait adhérer la RDC!
La RDC se retrouve donc entrain de sous-traiter sa sécurité avec ses anciens agresseurs accusés de continuer à soutenir des rébellions et groupes terroristes sur son territoire.
Le communiqué final de la dernière réunion de dirigeants de l’EAC a d’ailleurs réduit le M23 à une affaire congolo-congolaise et a balayé tout le discours vendu par le gouvernement congolais contre le M23. La faiblesse d’une diplomatie erratique et incohérente étalée aux yeux du monde.
Aujourd’hui, la solution à cette nouvelle agression se recherche en Angola (pays non membre de l’EAC) où le président Tshisekedi est en Réunion avec le Rwandais Kagame…
Les congolais doivent retenir que la solution dans tout ça c’est de sanctionner ce régime dans les urnes lors des prochaines élections en 2023.
Jeannot MUBENGA Nationaliste, Patriote et Congolais consciencieux
